" Sainte
imaginaire, née (...) d'une confusion épigraphique. "
C'est ainsi
que d'emblée Louis
Réau présente sainte Philomène.
Elle aurait été "inventée" en 1802
lorsqu'à Rome on a découvert une inscription sur
trois briques recouvrant des ossements. Mal
recomposée, l'inscription "lumena paxte cum fi"
serait devenue "pax tecum
filumena", "Philomène,
la paix soit avec toi". Une nouvelle sainte était née !
Car ses reliques
ne tardèrent pas à opérer des miracles. Des
pèlerinages se formèrent. Une visionnaire eut la révélation
de sa vie et surtout de sa mort édifiante. Cette vierge et
martyre devint l'objet de dévotions dans bien des chapelles.
Des églises lui furent dédiées. Et sa statue
se rencontre fréquemment, souvent associée à
celle du curé d'Ars. Il faut dire que celui-ci lui était
particulièrement attaché, et qu'il aimait à
parler d'elle comme de sa "chère petite sainte".
Il se servait notamment d'elle pour préserver son humilité
en lui attribuant les miracles qu'il accomplissait. Cela fit beaucoup
pour populariser un tel culte en France.
Devant l'incertitude
planant sur son existence historique, l'Église l'a retirée
du martyrologe en 1961. Mais les miracles continuent à être
attestés, et la dévotion à sainte Philomène
reste bien vivante ...
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